Gilbert Dalgalian a parlé du bilinguisme précoce devant une quarantaine de personnes vendredi 20 avril. Sa conférence était étayée par son expérience personnelle (il est bilingue français-turc) et des travaux de recherche et documentation.
Parmi les idées exposées, certains thèmes ont particulièment retenus l’attention :
la plupart des connections neuronales pour le langage se font avant l’âge de 7 ans. On parlera donc de bilinguisme précoce quand l’apprentissage d’une 2nde langue a débuté pendant ces 7 premières années de la vie. Des études issues de l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) ont montré que la structure du cerveau d’un bilingue précoce et d’un bilingue tardif ou d’un monolingue différait fortement dans l’aire de Broca. Dans cette zone du cerveau, le bilingue précoce aura mutualisé différentes ressources pour ses deux langues, alors qu’un bilingue non-précoce devra créer une 2nde aire de Broca pour sa 2nde langue. Il peut être donc très intéressant de s’immerger dans un environnement bilingue dès ces premières années de vie (parents, crêches, nourrices, écoles bilingues)
il a mené également des études comparatives entre des classes bilingues breton-français et des classes monolingues d’une même école, qui avaient une initiation à l’anglais (4 fois une demi heure par semaine, donc insuffisant pour parler de bilinguisme anglais) dès la moyenne section. Il a constaté très rapidement une plus grande spontanéité de parole chez les petits bilingues. Il a ensuite comparé des élèves de 3ème qui avaient suivi ces 2 voies distinctes : les monolingues avaient des cours d’anglais standard, alors que les bilingues bretons pouvaient suivre.
vous pouvez écouter
M. Dalgalian, psycholinguiste, lors de la journée des langues organisée par le CDDP 64 à Pau le 31/03/2010.
http://crdp.ac-bordeaux.fr/conferences/